Révolution sur AMO I

Publié le par Artémis

AMO était une petite planète grise, à l’odeur marquée de poussière, que personne n’a encore découverte mais qui existe pourtant. Ses souverains, Monotonosine et Keurdepiaire,  y régnaient depuis si longtemps que de mémoire d’amosien l’on ne savait plus qui dirigeait avant la vie de cette petite communauté d’une centaine d’âmes. Les deux saisons avaient été décidées par décret et débutaient, à chaque cycle de quatre cents deux dias, à la minute précise. Or, nous étions aujourd’hui au tout début de Primavé, la saison douce. Le dia était ensoleillé par Saturne, tout proche, dont l’intense chaleur chauffait amoureusement le visage de Jasmariy. Tout allait bien, donc et le dia était prometteur. Prometteur de quoi, pensez-vous ? Pas de bonheur, en tout cas. Il avait été interdit simultanément à ce qu’on appelait maintenant le Mot. Le Mot, recouvrait une notion dont tous ignoraient la teneur. Le prononcer était prendre le risque d’être emprisonné. Le prononcer était déjà y réfléchir et même cela était prohibé.
 
Jasmariy marchait dans l’artère centrale d’Amovil, la bourgade principale d’AMO. Munie d’un petit panier, elle allait porter des galettes à LdL, le Loup des Légendes, pour se faire pardonner de l’avoir platement battu aux échecs. LdL était un peu rancunier et mauvais perdant. Personne n’est parfait, même sur AMO. Soudain, le minois de Jasmariy s’assombrit lorsqu’elle le croisa. Elle ignorait son nom mais, chaque fois qu’il était près d’elle, elle se sentait mal et voulait le fuir.
 
Pourtant, il était charmant. Enfin, qu’en sais-je ? Je ne suis que narratrice et pas amosienne, de surcroît. Sur le trajet, vers le blockhaus de LdL, elle ne cessa de réfléchir à cette curieuse sensation qu’elle n’éprouvait que près de cet inconnu.    
 
 
A suivre...
 
 
PS: je trouve que cela s'accompagne assez bien de What a wonderful world repris, après le talentueux Louis Armstrong, par le non moins talentueux Michaël Bublé que je suis depuis quelques années. Sa voix magnifique s'accorde très bien à ce classique et heureusement, ce clip étant un montage d'un internaute, cela nous dispense des effets charmeurs forcés, assez souvent présents dans ses clips.





Publié dans Conte

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
D
A chaque lecture, un détail s'amplifie...cette fois, ce sont les notes d'humour..très fin..LdL terrifiant mais son point faible..les échecs, et un blockaus pour tanière..tout du méchant! ..rancunier mais gourmand..il y a toujours une faille . Bien, la suite sera dégustée comme il se doit!..Bonne journée
Répondre
A
Ce qui m'intéresse dans un personnage de fiction ou un être réel c'est l'aspect multi-facettes et parfois paradoxal que tu soulignes avec finesse dans ton commentaire.. Tu as bien brossé le portrait de LdL qui, évidemment, aura voie au chapitre plus amplement dans la suite. Merci de ton regard subtil et bienveillant.
D
oops désolée pour le "s" à exactement...ce qui donne une liaison Zoo bien involontaire...
Répondre
D
Cette page est comme une horloge...le mécanisme est si bien conçu..pardon pour ces mots techniques...mais j'imagine les mots, noms, saisons, planètes...comme de minuscules roues dentelées se transmettant l'influx créatif..danse cosmique..tout est lié, harmonisé , imagination délirante..de précision!J'ai beaucoup aimé..aussi ce clip et le fondu-enchaîné des images très belles, correspondant exactements aux paroles..lyrics..enfin, j'ai adoré les bulles irisées..et les plages...
Répondre
A
 Je réponds tard ;  je n'ai pas pu me connecter quand je le voulais.C'est vrai que j'ai essayé, cette fois, d'être plus précise pour créer un décor aux personnages et accentuer l'ambiance. L'image d'un mécanisme horloger me plait, sans doute car j'aime les montres squelettes (celles dont le mécanisme est apparent). Je les trouve plus esthétiques. Pourtant, j'ai des pistes pour la suite et je sais ce que je veux transmettre sur le plan des idées et des émotions mais je n'ai pas une vision  parfaitement définie du déroulement. Je me ferai la surprise. (plaisanterie du soir, bonsoir).Sinon, j'aime beaucoup connaître tes impressions, toujours créatives et précises, sur mes textes. Je te remercie. Évidemment, pour le s qui appelle le zoo, je connais l'excellence de ton français et je savais que ce n'était qu'une faute de frappe.