Sarabande de (basse-)Cour

Il est un des traits de la nature humaine dont le spectacle m’amuse toujours au plus haut point et qui s’incarne régulièrement dans le bal des flatteurs et des courtisans. L’outrance mariée au ridicule, la facticité au bras de la bassesse, la flagornerie sous le masque de la sincérité sont une parade que certains sont prompts à exécuter, perpétuant une tradition séculaire qui ne se renouvelle pas, mais perdure et s’accroît. 

 L’observer est délectable tel un plaisir de fin gourmet. Particulièrement, quand accourent les encensoirs ambulants dans une lutte acharnée pour être les premiers -à défaut d’être les meilleurs- dans ce rôle. Et de courbettes en servilité, de révérences en agenouillements, de platitudes en plat ventre, les voir espérer aller plus loin, plus vite, en rampant sur le ventre avec des réflexes de serpents. Ou de larves. Alléchés par le fumet du succès et du pouvoir qu’ils flairent à l’avance en chien de chasse à l’affût d’un gibier et poussés par un ego bouffi qu’ils dissimulent à grand peine.

Avec l’objectif évident de duper leur cible pour mieux en tirer profit à leur seul bénéfice. Voire, vivre le succès par procuration. Les agissements, hommages et déférence de ces créatures de (basse-)Cour ont la valeur du faux, du simulacre et de l’illusion de vérité. C'est à dire que dalle... pour qui sait voir au-delà du masque et discerner. Alors, le grotesque qu’ils affichent malgré eux devient très drôle... quand il n’est pas pitoyable ou nauséeux.


NB: je précise qu'il ne s'agit pas des blogs que je lis sur OB... puisqu'on me l'a demandé sur mon autre blog.