Standardisons-nous !

Publié le par Artémis

Nous sommes actuellement en pleine période de soldes d’été -même si le temps n’a rien d’estival- avec des opportunités magnifiques d’acheter, à prix remisés, des vêtements qui finiront également remisés, mais dans la penderie. Parmi eux, je citerais des inepties vestimentaires que les marques peinent à lâcher, tels les pantacourts ou les jupes sous le genou avec lesquels certaines se fagotent et que l’on retrouve le plus souvent, dans les derniers jours des soldes, égarés sur un portant, au milieu de la nouvelle collection avec un ramassis de trucs invendables.
 
Il y à aussi les jupons longs en coton froissé bordés de macramé qui ressemblent plus à des cache-pots seventies qu’à ce que j’appelle une jupe, des tops (c’est tellement mieux que de dire des hauts) imprimés comme un papier peint à l’esthétisme Sergent Pepper (et encore, je crois que la comparaison est flatteuse pour les vêtements), des battle –vous savez ces pantalons avec des sangles, des boucles et des poches partout- parfois serrés à la cheville, des vestes ou des pantalons coupés à cru et plus effilochés qu’un vêtement de SDF, des colliers sautoirs avec des boules en plastique ou en tissu orange ou turquoise affreusement moches, et la palme que je décerne aux ballerines en cuir doré ou argenté. Déjà que les ballerines, j’ai horreur de ça vu qu’au bout d’une heure, j’ai mal au talon et aux reins, mais dorées ou argentées, je trouve ça vraiment tarte. D’ailleurs, j’aimerais savoir qui peut acheter cela. Dans la série chaussures, il y à aussi les escarpins juchés sur dix centimètres de talon -l’idéal pour se fouler les chevilles en dix minutes chrono- et pointus comme des clous qui donnent l’impression que vous ne faites pas du 38 mais du 40. J’arrête là cette liste non exhaustive.
 
A me lire, on pourrait penser que je critique l’ensemble de l’offre -ce qui n’est pas le cas puisque je reconnais qu’il y ait aussi des vêtements très jolis et pratiques- ou que je sois difficile, ce qui sans être totalement faux, n’est pas complètement vrai pour autant. J’en veux pour preuve mon éclectisme vestimentaire, du jean- t.shirt au tailleur jupe.
 
Je reconnais également que ces dernières années, les gammes vestimentaires se soient renouvelées mais le problème est que du renouvellement finit toujours par naître la standardisation. En effet, le prêt-à-porter, d’une boutique à l’autre, suit la mode inspirée par les carnets de tendances de cabinets spécialisés dans ce domaine. Résultat, à la finale les groupes textiles déclinent à peu près les mêmes vêtements, les mêmes coloris et chacun finit habillé sensiblement comme le voisin ou la voisine.
 
Et je crois que plus que le mauvais goût de certaines tenues sur lesquelles d’aucunes se précipitent puisque "c’est la mode", l’offre parfois insatisfaisante, c’est surtout la standardisation qui me dérange. Relayées par les magazines et les magasins, les consignes implicites du style "cette année, vous devez vous habiller avec des marinières, mettre du vernis fuschia (je ne sais pas si c’est la mode cette année, cela fait un bail que j’ai décidé de ne plus en mettre), des bottes à franges et des jupes folk-slaves" dictent en permanence les règles du jeu. Et ça m’insupporte, les règles du marketing.
 
Tout se standardise, les vêtements, la nourriture, les critères physiques, la culture, et en définitif, la pensée.
 
D’ailleurs, certains standardisent même leurs amours qui ressemblent à une succession de clones comme dans Vertigo de Hitchcock. Aiment-ils à ce point les images pour ne vibrer qu’à cela ? Et pourtant, parfois l’enveloppe est belle mais ce qu’elle contient se révèle vite insipide ou ignoble.

Publié dans Actualités

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V
Le meilleur remède à la standardisation: ne pas consommer...
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A
Cela peut Valérie ou aussi consommer hors des sentiers battus et ce ne sont pas les sentiers qui manquent.