Presque égarée
J’ai refait le trajet en me remémorant tous les lieux, tous les arrêts, toutes les étapes. J’ai battu la campagne, sans lui faire mal, inspecté attentivement les rochers, passé, le sable de la plage, au peigne fin –et il ne fut pas coopératif- soulevé les feuillages et trouvé seulement des coquillages. Oui, je sais, c’est étrange, mais après tout, pourquoi pas ?
Nulle trace, nulle part. J’ai ressorti les valises, cherché entre les enveloppes du courrier non encore lu, entre les pages de mon bloc et des livres, emportés en vacances, dans mon sac à mains, mes poches –peu de chances, je n’y mets quasiment rien- re-visionné les photos, réécouté les titres du MP3 en espérant qu’elle s’y fut cachée. Mais non, elle n’était pas là, non plus. Pourtant, il fallait absolument que je la retrouve. Alors, pendant des jours, j’ai poursuivi ma quête, mon enquête et puis, j’ai fini par me résoudre à l’évidence. Je l’avais perdue.
C’est alors que désemparée, attristée, je relis ces lignes. Soudain, je compris que, comme tout ce que l’on croit souvent perdu, c’était à tort. Elle était là, simplement occultée par le doute, masquée par la certitude de sa perte. Là, devant moi, m’attendait celle que j’avais désespérément cherchée ailleurs lorsqu’elle était en moi : mon inspiration.
Dispersée sur plusieurs sujets, mon attention, ne l’avait simplement pas aperçue.
Ces lignes juste pour vous dire que j’ai un peu perdu mon inspiration -enfin, je n’en suis plus tout à fait certaine, à présent- et que je me suis donc concentrée simultanément sur deux ou trois sujets différents et essentiellement d’actualités, vus pendant les vacances. Donc, logiquement aucun n’a encore abouti pour l’instant. Evidemment.
En photo, les coquillages, ramassés non sous les feuilles mais plus classiquement sur la plage et une mouette cabotine qui ne m’a pas laissée de répit jusqu’à ce que je la photographie (je pense qu’elle attendait sûrement de la nourriture plutôt mais je n’ai pas l’habitude de me promener avec du poisson dans mon sac à mains. Pas encore).